L’élaboration du budget annuel de l’Union européenne donne lieu chaque année à un bras de fer entre le Parlement européen et le Conseil. Le Parlement européen a exprimé aujourd’hui sa volonté de restaurer une bonne partie des dépenses que les Etats avaient décidé d’annuler. Vu l’antagonisme des propositions, les deux institutions ont déjà convenu d’entamer une procédure de conciliation le 26 octobre.
« J’ai quitté le Parlement européen en 2009, et je constate que le Conseil n’a pas changé : la Commission européenne a présenté un budget qui permet à peine de mettre en oeuvre les programmes engagés. De son côté, le Conseil décide de coupes arbitraires, sur des programmes de première importance, pour un simple affichage populiste stigmatisant Bruxelles », explique Jean-Louis Cottigny, membre de la commission des budgets.
« Pourtant, depuis mon départ du Parlement européen, le traité de Lisbonne est entré en vigueur, et le Parlement a les mêmes pouvoirs que le Conseil pour la définition annuelle du budget. Pire, depuis 2009 la crise s’est aggravée, rendant plus nécessaire que jamais les programmes de l’Union européenne, jouant un rôle contracyclique, dans les limites de ce que permet le budget communautaire. Enfin, ces propositions du Conseil sont non conformes au Pacte pour la croissance et l’emploi adopté en juin », ajoute l’eurodéputé.
« Le budget de l’Union reste sous-doté, soumis au raisonnement étriqué du « juste retour » ; c’est pour cette raison que l’enjeu politique central aujourd’hui est le prochain cadre financier pluri-annuel 2014-2020, dont nous débattons actuellement. La bataille s’annonce très serrée, mais il est clair à nos yeux que nous devons la mener, car c’est la mère de toute les batailles si nous voulons obtenir des résultats pour les Européens », conclut Catherine Trautmann, présidente de la délégation française du groupe S&D et également membre de la commission des budgets.