En adoptant le Livre blanc sur le sport, le Parlement européen a tracé les grandes lignes directrices de la future politique européenne du sport. Pour les socialistes français, menés par Guy Bono le premier objectif de cette politique devra être de lutter contre la dérégulation des sports professionnels européens.
« Depuis l’arrêt Bosman, on assiste au développement d’un véritable capitalisme de marché financier dans le sport professionnel européen, et ceci, en profond décalage avec notre modèle de société et les aspirations de nos concitoyens« , souligne Guy Bono.
« On observe aujourd’hui une forte corrélation entre la concentration de revenus des clubs et la concentration de leurs droits de retransmission TV« , observe encore l’eurodéputé.
« Il y a tout lieu de s’inquiéter d’une telle concentration financière sur quelques clubs européens, surtout si elle vient à déterminer les victoires sportives« , craint Guy Bono. « Il faut éviter que le ‘dopage financier’ ne devienne le facteur décisif dans les manifestations sportives européennes. Le sport n’est pas une activité économique comme les autres et ne peut être laissé aux seules règles du marché!« .
De ce point de vue, les socialistes français se félicitent que le Parlement se soit prononcé en faveur de la centralisation et la vente collective des droits de retransmission par les organisateurs des manifestations sportives en tant que mécanisme de solidarité financière au sein du secteur professionnel de chaque discipline et vis-à-vis du sport amateur.
Selon les termes du traité de Lisbonne, l’action de l’Union vise « à développer la dimension européenne du sport, en promouvant l’équité et l’ouverture dans les compétitions sportives. »
Pour Guy Bono cependant : « La compétition sportive professionnelle ne sera équitable et ne connaîtra une saine concurrence sportive et économique, que si la même exigence financière et de bonne gestion est demandée à tous les clubs sportifs. Il est urgent de mettre en place une régulation concertée entre les instances sportives compétentes et les institutions européennes afin de garantir l’équité sportive et la stabilité économique et de contribuer à protéger le sport professionnel européen des dérives mafieuses dont il fait l’objet. »
Les socialistes français se félicitent que le Parlement ait demandé à ce que des mesures soient prises « pour atteindre la transparence financière et le contrôle des coûts dans le sport européen. »
Guy Bono regrette toutefois que le Parlement n’ait pas adopté son amendement exigeant la mise en place d’un organe indépendant de contrôle financier des grands clubs de sports collectifs (football, basket, etc.).
« Sans contrôle suffisant et indépendant« , observe l’eurodéputé, « les chiffres d’affaires imposants que génèrent les grands clubs sportifs de haut niveau aiguisent tous les appétits. Dire, que les fédérations sportives sont à même de s’autocontrôler et de s’autoréguler, est équivalent à ne rien vouloir changer. »
Bruxelles, le 8 mai 2008