Christine Revault D’Allonnes Bonnefoy (S&D). – Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, chers collègues, une politique européenne globale et cohérente en matière de migration nécessite un dialogue constant avec les pays d’origine et de transit des migrants.
Le processus de Khartoum entre l’Union européenne et les pays de la Corne de l’Afrique contribue à cet objectif. Les États signataires placent la lutte contre l’émigration irrégulière au sommet des priorités de cette initiative en s’attaquant aux réseaux de passeurs et en ciblant les causes de la migration. Veillons toutefois à ne pas faire de cette ambition un prétexte pour ériger de nouvelles barrières aux migrations.
Tout individu a le droit de quitter son pays pour demander l’asile ou chercher un avenir meilleur. Garantir des voies d’entrée sûres et légales en Europe pour les migrants et les demandeurs d’asile demeure la solution la plus adaptée pour mettre un terme aux tragédies en Méditerranée. La discussion sur la migration légale, présentée comme la prochaine étape du dialogue de Khartoum, ne saurait rester lettre morte.
Pour revêtir une réelle valeur ajoutée, ce processus ne peut se limiter à une déclaration d’intention qui ne soit pas suivie d’effets. Il n’aura de sens que s’il est assorti de mesures concrètes, dans le plein respect des droits fondamentaux des migrants et des demandeurs d’asile.
Pourtant, les projets issus du processus de Khartoum se mettront en place sur une base volontaire, ne créant aucune obligation au regard du droit international. Peut-on vraiment en attendre des résultats tangibles et une réelle plus-value?
Face à cette déclaration sans portée normative, comment, par ailleurs, s’assurer de la protection des migrants et du plein respect de leurs droits fondamentaux?