Depuis 3 mois, des milliers de professionnels de la culture se mobilisent pour demander l’exclusion de l’audiovisuel et du cinéma des futures négociations commerciales entre l’Europe et les Etats-Unis. Le 23 mai 2013, une large majorité du Parlement européen a soutenu les amendements des eurodéputé-e-s socialistes défendant l’exception culturelle.
Nous tenons aujourd’hui à saluer la fermeté, le courage, l’énergie et la détermination de Nicole Bricq, qui a su résister aux pressions de plusieurs Etats membres et de la Commission européenne pendant plus de 13 heures, et nous nous félicitons de l’accord intervenu aujourd’hui. Derrière la résistance d’une femme, c’est toute la culture européenne, les artistes, le Parlement européen et les citoyens qui faisaient bloc. Si la ministre française était relativement isolée dans la salle de négociations, elle était portée par des millions de voix à l’extérieur !
La volonté de certains de passer outre le Parlement européen relève d’un mépris ahurissant des citoyens. Nous sommes scandalisés par la façon dont plusieurs responsables politiques ont voulu, d’un trait de plume, effacer le résultat de nos travaux. Heureusement, ils n’y sont pas parvenus.
Avec Costa-Gavras, Bérénice Bejo, Daniele Luchetti et Radu Mihaileanu, « nous voulons une Europe qui prépare le futur, qui construit cette diversité culturelle numérique si nécessaire. Il n’y a pas de raison que les géants du Net, souvent américains et toujours experts en matière d’optimisation fiscale sur le territoire européen, s’exonèrent éternellement de toute obligation à l’égard de la création, de sa diffusion et de son financement. Rien ne justifie que l’Europe devienne un robinet pour écouler les seuls stocks d’œuvres américaines. Nous aimons évidemment le cinéma américain. Il a produit des chefs d’œuvres inoubliables et continue à inventer, à émouvoir, à enrichir le cinéma mondial. Mais, nous voulons aussi que le cinéma européen, africain, asiatique continuent à s’épanouir. »[1]
Les artistes nous trouveront toujours à leurs côtés : nous ne laisserons jamais personne brader la richesse culturelle européenne !