La délégation socialiste française a pris connaissance de la distribution des portefeuilles proposée par Monsieur Juncker.
Avec les socialistes européens, la délégation socialiste française s’inquiète de l’équilibre politique du Collège pour que soient mis en œuvre, de manière cohérente, les engagements de réorientation pris en faveur de la croissance et de l’emploi.
Devant notre groupe, ainsi qu’en plénière, Monsieur Juncker avait affirmé qu’il était candidat parce qu’il n’aimait pas l’Europe telle qu’elle est aujourd’hui. Il avait annoncé sa priorité en faveur de la croissance et de l’emploi parce que l’Union a un besoin urgent d’investissement pour éviter la spirale de la déflation. Le Président de la Commission européenne s’était alors déclaré favorable à un « Pacte de stabilité avec flexibilité », laissant entendre qu’il utiliserait a minima les conclusions du Conseil européen comme point d’appui.
Monsieur Juncker s’était également engagé, pour obtenir la confiance du Parlement européen, à mettre en œuvre un plan d’investissement de 300 milliards d’euros sur trois ans. Nous attendons des engagements sur son contenu, son calendrier et son financement !
Nous nous réjouissons du portefeuille arraché par Pierre Moscovici face aux conservateurs en Europe : non seulement il obtient les affaires économiques, mais il sera également en charge de la fiscalité. C’est un portefeuille essentiel pour lutter contre les paradis fiscaux.
La répartition des autres compétences, notamment celles des vice-présidents, telle que le Président de la Commission européenne l’a présentée aujourd’hui, incarne cependant difficilement cette indispensable réorientation.
Enfin, lors des auditions des futur(e)s commissaires en commissions parlementaires, nous serons particulièrement intransigeants sur l’attachement aux valeurs fondamentales de l’Union et vigilants sur les risques de connivence avec les marchés financiers.