On ne peut que se féliciter qu’enfin, les Ministres des finances de la zone euro aient mis au point, avec le FMI, un plan d’aide à la Grèce, victime d’attaques spéculatives sans précédent depuis cinq mois.
Ce plan n’épuise pas les problèmes auxquels est confrontée la Grèce et auxquels doivent faire face l’ensemble des pays de la zone euro.
Le plan d’austérité requis, amputant la dépense publique de 30 milliards d’euro en trois ans aura des effets récessifs inévitables. Il risque de casser la demande intérieure grecque et d’aggraver le chômage. Dans ce cas, il ne permettrait pas de dégager les excédents primaires nécessaires au désendettement et au remboursement des intérêts contractés auprès des Etats membres et du FMI.
Plus généralement, l’adoption prématurée de « politiques de sortie », recommandée par la Commission dans tous les Etats membres, est un très mauvais signal envoyé aux marchés, si ces politiques tuent la reprise dans l’œuf et ne parviennent pas, compte tenu de la faiblesse consécutive des recettes fiscales, à atteindre les objectifs fixés de réduction des déficits.
En complément du plan d’aide à la Grèce, le Conseil Eco Fin doit réfléchir à la restructuration de la dette grecque et prononcer le moratoire pour deux ans du pacte de stabilité pour tous les pays de la zone euro pour soutenir la reprise, comme l’a demandé Poul Rasmussen, le Président du PSE. Il doit maintenant concevoir les instruments budgétaire et monétaire d’un véritable gouvernement économique de la zone euro et proposer la création d’une agence de notation publique des dettes souveraines.