Pervenche Berès, au nom du groupe S&D. – Madame la Présidente, l’Union européenne a un programme de travail pour cette rencontre à Taormine: la défense des intérêts des Européens. À ce titre, la Commission doit défendre l’intérêt général de l’Union. Or, compte tenu de ce qui se passe, notamment à Washington, on voit bien que ce mandat nécessite des éléments très forts.
Tout d’abord en ce qui concerne la défense de l’accord de Paris: faire reculer les inégalités, combattre le populisme, c’est aussi lutter contre le changement climatique et accompagner la transition écologique sur la base de ce qui a été conclu avec succès lors des accords de Paris. Toutefois, on constate aujourd’hui qu’un vent mauvais souffle à Washington, qui vise à remettre en cause ces accords au motif qu’on ne demanderait pas la même chose à un partenaire comme la Chine. Il appartient à l’Union européenne de redire haut et fort que cet accord est dans l’intérêt de tous et qu’il doit aujourd’hui être mis en œuvre.
Un autre vent mauvais souffle aussi à Washington, qui voudrait que l’on organise la déréglementation bancaire, alors même que la grande crise que nous connaissons – dont nous ne sommes pas encore totalement sortis – est née de la folie du secteur bancaire américain, et qui voudrait que tous les garde-fous, comme la spéculation pour compte propre, la protection des consommateurs ou l’impossibilité pour des opérateurs de marché d’agir dans leur propre intérêt avant d’agir dans l’intérêt de leur client, soient remis en cause par la nouvelle administration américaine. Sur ces thèmes, aussi, nous attendons que l’Union européenne s’exprime d’une voix forte.