L’étude démos est le premier répertoire d’analyse qui mesure l’état de la démocratie européenne dans les pays de l’UE. La publication de ce rapport intervient quelques jours après l’appel de la Commission à lutter contre toute forme de « retour en arrière » des valeurs démocratiques à travers les pays européens.
Cette étude publiée avec le soutien du Groupe des Socialistes et Démocrates au Parlement européen révèle que la démocratie et le respect des droits de l’homme sont menacés dans de nombreux Etats membres.
Les craintes concernent particulièrement la Hongrie et la Grèce dont les principes démocratiques sont menacés à tous les niveaux de la société. Les Etats d’Europe du Nord, le Danemark , le Luxembourg et la Suède présentent quant à eux des signes positifs de la confiance des citoyens dans leurs institutions démocratiques . L’indicateur révèle également que les pays d’Europe de l’Est comme la Slovénie, la Pologne, l’Estonie et la République tchèque ont construit des démocraties relativement fortes ces dix dernières années. A noter que les pays d’Europe occidentale ne sont pas exempts de reproches non plus. La France est critiquée pour ses politiques controversées sur la liberté religieuse, tandis que l’Italie continue à faire face aux problèmes de corruption et au crime organisé. D’une manière plus générale, l’Europe est par ailleurs devenue moins tolérante à l’égard des groupes minoritaires ces quinze dernières années, notamment concernant les attitudes envers les musulmans qui se sont durcies substantiellement depuis les années 2000 .
La Commission européenne : gardienne de la démocratie en Europe
Les résultats de cette étude appellent la Commission européenne à produire un rapport annuel qui met l’accent sur le développement global de la démocratie dans l’UE. Cet appel fait écho aux récentes déclarations de José Manuel Barroso devant le Parlement européen qui a signalé que la Commission devrait être dotée de nouveaux pouvoirs de sanction afin de pouvoir agir comme une véritable « police démocratique » à travers l’Union européenne, indépendante et objective .
Sylvie Guillaume, Vice-présidente du Groupe Socialistes et Démocrates et membre de la Commission LIBE a déclaré :
«Je félicite les auteurs de cette étude qui a le mérite de mettre en lumière le mauvais état dans lequel se trouvent certaines de nos démocraties européennes. Il est regrettable que les efforts déployés par les autorités européennes se concentrent toujours sur les données économiques et financières et trop peu sur les différentes composantes de la démocratie» .
«C’est pourquoi nous appelons aujourd’hui l’Europe à développer rapidement des instruments appropriés, menés par des organismes indépendants , afin de prévenir des abus dont nous avons été témoins au cours des dernières années et des menaces sur nos valeurs, et ce, dans une Europe encore largement dominée par les conservateurs ».
Retrouvez l’étude complète ici:
Le communiqué du Groupe S&D ici: