La filière ovine et caprine européenne a été malmenée au cours des dix dernières années, au gré des crises successives qui ont touché le secteur des ruminants. Aujourd’hui, de nouvelles alertes sanitaires dans le sud de l’Union, mais aussi le changement de contexte provoqué par la mise en œuvre du découplage des aides, favorisent encore la récession du cheptel ovin dans plusieurs pays, notamment en France où les différences de revenus entre les éleveurs ovins et les éleveurs bovins incitent les agriculteurs à abandonner la production ovine.

Le Parlement européen a donc voté un rapport d’initiative très complet qui porte une attention toute particulière au secteur et qui plaide pour une augmentation des aides à la production et à la promotion. Il souligne aussi la grande qualité de la viande, du lait et des fromages d’origine ovine et caprine et son rôle essentiel dans la mise en valeur économique et durable des zones les plus en difficultés et dans l’aménagement du territoire.

La Délégation socialiste française a, en outre, soutenu une série de propositions reprises par la Commission parlementaire de l’agriculture et le Parlement européen :

– la création d’un logo européen (en plus des indications d’origine locale et nationale), permettant de contrer les importations qui avoisinent le quart de la production européenne,

– la mobilisation des crédits communautaires pour mettre en place l’identification électronique du cheptel,

– l’élaboration d’une stratégie européenne de lutte contre les épizooties, comme la fièvre catarrhale ovine, qui soit plus efficace, qui coordonne les efforts des Etats membres et promeuve la vaccination.

« Il y a urgence« , constate Bernadette Bourzai, vice-présidente de la commission parlementaire de l’agriculture. « Il faut que le Bilan de Santé de la PAC tienne compte de ce secteur en crise et prenne des mesures appropriées notamment grâce à l’article 68 qui permettra de réorienter les aides directes. »

Strasbourg, le 19 juin 2008