Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a fait modifier dans la précipitation lundi la Constitution de son pays, après un examen à huis clos et malgré les réserves exprimées par l’Europe. La mise à l’écart de la Cour constitutionnelle constitue la quatrième modification liberticide à cette Constitution.
« La délégation socialiste française au Parlement européen s’alarme de l’état de la démocratie en Hongrie : en annihilant au fur et à mesure les droits de l’opposition, en s’attaquant à la justice, aux libertés religieuses, à la liberté de circulation ou encore en criminalisant les SDF, Viktor Orban piétine les valeurs de l’Union européenne.
« C’est pourquoi nous appelons solennellement le Président hongrois Janos Ader à utiliser son droit de veto : il est de sa responsabilité de préserver le fonctionnement démocratique de son pays.
« Par ailleurs, nous demandons aux institutions européennes, à commencer par la Commission européenne, de prendre toutes les mesures nécessaires et prévues par les traités pour faire respecter les droits démocratiques du peuple hongrois. Gardienne des Traités, ses interventions précédentes n’ont pas été suffisantes. La commission des libertés civiles doit également être saisie, tout comme la commission de Venise », insiste Sylvie Guillaume, vice-présidente du groupe S&D.
« Enfin, nous demandons une bonne fois pour toutes au Parti Populaire Européen d’agir et de ne plus tolérer les agissements de Viktor Orban » ajoute Catherine Trautmann, Présidente de la délégation socialiste française.
« Ce dernier esquisse jour après jour une dictature au cœur de l’Europe. Dans ces heures sombres, nous sommes aux côtés du peuple hongrois, des ONG, de la société civile et de l’opposition qui veulent mobiliser leurs forces pour la fête nationale du 15 mars et rejeter la politique menée par Viktor Orban. Avec eux, nous défendons la liberté, la démocratie, l’Etat de droit et le pluralisme politique » conclut l’eurodéputée.