Sylvie Guillaume (S&D). – Monsieur le Président, en une minute, il faut choisir son message, et le mien sera de considérer que la privation de liberté devrait être utilisée pour protéger la société. Or, aujourd’hui, notre modèle carcéral n’est plus adapté. Il produit souvent ce qu’il entend combattre, c’est-à-dire la criminalité.
Je pense qu’il est temps de s’interroger sur notre politique en la matière et ce rapport le fait. Il n’y a jamais eu autant de détenus dans les prisons européennes, alors que la surpopulation carcérale a des effets dévastateurs. Or, ces prisonniers vont ressortir un jour. La question de leur réinsertion est donc essentielle. Le but des prisons n’est pas simplement de punir. C’est pourquoi il faut s’interroger sur ce que nous voulons, à savoir une société plus sûre dans laquelle les anciens prisonniers ne récidivent pas.
Prenons, en effet, exemple sur nos voisins scandinaves, qui assurent aux prisonniers des conditions de détention décentes et qui préparent leur retour à la liberté.
Pour lutter efficacement contre la récidive, une politique carcérale innovante est nécessaire. Il faut utiliser de nombreuses mesures de remplacement à la détention préventive, mais aussi avoir recours aux peines alternatives.
Il est temps d’envisager la politique carcérale comme un moyen de réinsertion dans la société et non seulement d’exclusion à tout prix.