Catherine Trautmann (S&D). – Monsieur le Président, chers collègues, ce qui me frappe dans les recommandations de la Commission, dans le cadre du semestre européen, c’est la direction qu’elles empruntent, détaillant de façon si précise des recettes libérales qui ont pourtant fait la preuve de leur inadéquation.
En ces temps de crise, le fait de baisser l’impôt sur les sociétés ou de réduire les cotisations sociales patronales et de demander toujours plus d’efforts aux citoyens revient à jeter de l’huile sur le feu. Et malgré tous les signaux d’alerte envoyés, y compris par le FMI, la Commission semble déterminée à nous emmener dans le mur. Tout juste ralentit-elle l’allure, accordant un peu de répit à certains États, dans le rythme de rétablissement des comptes publics.
Le mécanisme du semestre européen n’a pas été conçu pour donner des compétences nouvelles à la Commission. Il s’agit de combler un déficit de coordination entre les politiques économiques et budgétaires décidées souverainement par les États mais qui, dans la zone euro, ont des impacts mutuels considérables. Galvauder cette coordination, c’est prendre le risque d’alimenter chez nos concitoyens une allergie à l’Europe qui fera la joie des eurosceptiques l’an prochain.
Je dirai encore un mot sur la démocratisation de ce semestre. Il s’agit d’en faire un cadre de coopération sincère et proactive avec les parlementaires européens et nationaux plutôt qu’une punition collective.
Enfin, concernant l’avenir de l’Union, notre débat d’aujourd’hui a rappelé la place de la jeunesse et son rôle essentiel pour assurer le futur de nos économies, ainsi que le futur social de l’Union. Mais si cette jeunesse n’a pas de réponse précise, et si notre budget ne nous donne pas les moyens d’offrir une réalité à la « garantie jeunesse », nous aurons échoué. Nous aurons perdu le pari des fondateurs de l’Union.