Edouard Martin (S&D). – Monsieur le Président, « je m’appelle Pauline, je viens juste d’être diplômée. C’est mon premier travail. En rendez-vous professionnel, on me tutoie et on me fait la bise facilement, alors que l’on vouvoie et qu’on serre la main de mes collègues hommes. Mais j’ai de la chance car, bien souvent, on ne me regarde pas dans les yeux. D’une certaine manière, je sais que je dois faire plus qu’eux pour être prise au sérieux. Suis-je aussi obligée de me masculiniser? »
« Je m’appelle Marion. Je suis une jeune maman. De retour de congé de maternité, j’ai eu la chance d’avoir une place en crèche pour mon fils. Au travail, je me suis portée candidate à une promotion car j’ai l’expérience requise et des compétences reconnues par tous. Malheureusement, c’est mon collègue masculin qui a été choisi car il sera « davantage disponible » que moi. Je vais aller en justice mais sans obligation d’information de mon employeur, je sais que ce sera compliqué de prouver la discrimination. »
« Je m’appelle Chantal. Je suis retraitée. Étrangement, ma pension de retraite est moins élevée que celle de mes anciens collègues d’usine pour le même nombre d’années de cotisation. Les inégalités salariales se répercutent même après la vie professionnelle. »
Alors, Madame la Commissaire, chers collègues, pensons-nous avoir atteint l’égalité entre les hommes et les femmes en Europe?
(Applaudissements)