Jean-Paul Denanot (S&D). – Monsieur le Président, chers collègues, au terme d’une procédure budgétaire que je qualifierais de chaotique, où le Parlement a été pris en étau entre le refus de certains États membres d’assumer leurs responsabilités budgétaires et une Commission prête à accepter des compromis à la baisse, je voudrais à nouveau mettre en garde l’Union européenne contre des risques d’impayés pour les bénéficiaires des fonds structurels européens sur nos territoires respectifs. À force de ne pas réajuster les crédits de paiement au niveau des crédits d’engagement, le fossé se creuse d’année en année et le stock d’impayés s’accroît. C’est la crédibilité même de l’Union qui est en jeu.
Cela dit, cet accord sur le budget 2015 et sur les budgets rectificatifs 2014 était nécessaire. Nous devrions le faire et nous l’avons fait; je voudrais donc remercier et féliciter les rapporteurs qui ont permis d’arriver à ce résultat. Mais je formule le vœu que cela change à l’avenir.
Nos prédécesseurs dans cet hémicycle se sont battus pour que soit introduite en 2016 une clause de révision du CFP, afin de revoir à la hausse les ambitions budgétaires de l’Union européenne, ce qui permettra de répondre aux attentes des citoyens européens. Ce sera l’occasion, je le crois, de mener le combat pour une véritable fiscalité européenne.
Je dirais aujourd’hui que le système du « I want my money back » ne permettra pas de parvenir à une Europe solidaire. Nous devons aujourd’hui trouver des ressources propres à l’Union européenne, qui nous éviteront d’être confrontés, à chaque fois, à la crise que nous connaissons sur la question du budget, notamment sur la question des paiements.