Liem Hoang Ngoc (S&D). – Madame la Présidente, chers collègues, une union budgétaire où règne la discipline des États membres ne peut pas fonctionner sans une capacité budgétaire fédérale, alimentée par des ressources propres pérennes.
C’est ce qu’admettent enfin la feuille de routes des quatre Présidents, le blue print de la Commission et le rapport Thyssen de notre Parlement. Malheureusement, la discussion sur les perspectives budgétaires 2014-2020 augure mal de ce pas en avant nécessaire vers le fédéralisme budgétaire.
Dans le blue print, ce nouvel horizon n’est prévu qu’à long terme – 2019 – alors que la consolidation budgétaire provoque déjà des effets récessifs évidents. Or, à long terme, certains d’entre nous seront morts, et, à court terme, nous sommes déjà tous déprimés.
C’est pourquoi nous devons dire aux chefs d’État et de gouvernement, à l’occasion de ce Conseil, la chose suivante: quand allez-vous enfin admettre qu’une révision du calendrier de réduction des déficits permettrait de soutenir la reprise face à la récession qui s’installe? À cet égard, concernant le six-pack, si l’on impose un rythme raisonnable, ce six-pack est plus souple que les recommandations de la Commission issues d’un très discutable examen annuel de croissance.
Messieurs les chefs d’État et de gouvernement, quand allez-vous créer une véritable règle d’or qui concentre la discipline là où elle importe sur le fonctionnement mais qui, comme vient de le souligner mon collègue Bullman, permette de préparer l’avenir en excluant les dépenses d’investissement du calcul des déficits.
Mes chers collègues, les fédéralistes regardent le long terme avec impatience, mais en attendant nos concitoyens veulent du concret, faute de quoi, comme on l’a vu, les vieux démons pourraient resurgir, ce qui serait paradoxal alors que l’Europe reçoit le prix Nobel de la paix.