Liem Hoang Ngoc (S&D). Monsieur le Président, chers collègues, le rapport dont nous débattons aujourd’hui présente des avancées réelles. Je pense notamment aux eurobonds dont l’Union aura besoin pour financer la stratégie UE 2020.

 

La droite a malheureusement rejeté en commission ECON le principe d’une taxe sur les transactions financières au niveau européen alors qu’elle l’avait voté en juin. Ses arguments refusant une taxe européenne sur les transactions financières comme prélude à une taxe mondiale sont les mêmes que ceux développés par les défenseurs des paradis fiscaux. Une taxe appliquée uniquement au niveau européen serait une catastrophe pour notre secteur financier, nous dit-elle. Les capitaux fuiraient l’Europe, ajoute-t-elle.

 

À cela, je veux répondre: et alors? Le volume des transactions financières est, aujourd’hui, excessif par rapport aux besoins de l’économie réelle. Cette taxe appliquée à la seule Europe permettrait de dégonfler la bulle financière.

 

Enfin, si le volume de transactions de capitaux spéculatifs, tels que les dérivés de crédit à l’origine de la crise, se réduisait un tant soit peu, cela permettrait d’assainir sérieusement le bilan de nos banques. Celles‑ci seraient bien plus incitées à financer l’économie réelle.

 

À ceux qui se couvrent derrière l’absence d’étude d’impact, je leur fais remarquer qu’aucune étude d’impact n’a été réalisée avant d’autoriser la prolifération des produits dérivés.

 

Il est temps, mes chers collègues, que tous les députés européens prennent leurs responsabilités. L’Union européenne ne doit pas rester à la remorque d’un G20 dominé par les États–Unis et la Chine. Elle doit indiquer la direction à suivre pour réformer notre système financier.

 

Voilà pourquoi je ne pourrai soutenir un texte qui ferait l’impasse sur une taxe sur les transactions financières.