Edouard Martin (S&D). – Madame la Présidente, chers collègues, permettez-moi d’exprimer mon inquiétude quant aux attaques lancées par la justice espagnole à l’encontre de plus de trois cents syndicalistes pour fait de grève. Certains sont même poursuivis et condamnés au pénal. Ce qui pose problème dans ce cas de figure est l’interprétation extrêmement restrictive du droit des travailleurs, et c’est encore plus vrai en temps de crise économique.
Nous voyons bien que sous la pression d’une partie du patronat, le droit de grève est mis à mal, et pas seulement en Espagne. Il existe un courant en Europe, de plus en plus fort, pour restreindre, voire interdire le droit de protestation et d’expression des travailleurs.
La démocratie sociale est mise à mal une fois de plus. Serait-ce un deal, à peine caché, des États pour attirer des investisseurs? Le droit des travailleurs constituerait-il un péril pour le grand marché? Pourtant, la charte européenne des droits fondamentaux, dans ses articles 12 et 28, fait référence au droit de grève et aux actions collectives. Le Parlement européen et l’Union européenne doivent donc réaffirmer avec force ces droits fondamentaux pour qu’ils soient respectés par tous les États membres. J’invite l’ensemble des parlementaires à soutenir l’initiative de la Confédération syndicale internationale pour faire du 18 février 2015 une journée de mobilisation internationale pour la défense du droit de grève des travailleurs. Le Parlement européen pourrait, par exemple, rédiger une déclaration dans ce sens.