Emmanuel Maurel (S&D). – Madame la Présidente, plus nous avançons dans ce débat sur le CETA, plus j’ai l’impression que nous discutons en réalité d’un accord du Vieux Monde, parce que, contrairement à bien des collègues, je crois que le CETA n’est pas du tout un modèle pour l’avenir.
D’abord, il passe à côté de toutes les grandes réussites de la diplomatie multilatérale des dernières années : la COP 21 sur le climat, l’accord du G20 sur l’évasion fiscale, il n’en parle pas. Surtout, aux grands défis d’aujourd’hui – changement climatique, creusement des inégalités, défiance démocratique –, le CETA n’oppose que des réponses passéistes. Toujours plus de libéralisation, toujours moins de services publics, toujours plus de concurrence, toujours plus de pouvoir pour les multinationales… Je crois que ce n’est pas la voie que nous devons emprunter et je reprends la formule d’une collègue à l’instant: «L’Europe, elle mérite mieux.»
Chers collègues, certains nous disent aujourd’hui que c’est soit Donald Trump et Marine Le Pen, d’un côté, soit le CETA, de l’autre – franchement, nous pourrions nous garder de ce type de caricature. Je pense que l’Europe mérite mieux, elle peut mieux et, heureusement, nous avons de formidables points d’appui, comme en témoignent la mobilisation de la société civile et la résistance de certains gouvernements. Alors, nous pouvons aller de l’avant et imaginer une autre politique commerciale.