Madame la Présidente,
conséquence de la politique de rigueur du gouvernement Cameron, le Royaume-Uni vient de décider de ne plus financer les grands remorqueurs destinés à l’assistance et au sauvetage des navires en Manche, décision unilatérale que les acteurs portuaires, maritimes, commerciaux et politiques de cette zone dénoncent.
Le retrait annoncé des Britanniques pourrait avoir des répercussions dramatiques pour la sécurité maritime de ce secteur, lequel, avec plus de 250 0000 navires par an, constitue la route commerciale la plus fréquentée au monde. Ces dix dernières années, près de 300 incidents y ont été recensés, et les experts considèrent que le prépositionnement des navires de sauvetage de grande puissance a permis d’éviter que nombre de ces incidents ne se transforment en accident majeur.
La sécurité maritime touchant à la sécurité du territoire de l’Union et à la préservation de l’environnement, le remorquage de secours relève donc de la responsabilité de la puissance publique, avec le concours financier des armateurs, et ne doit pas être privatisé au profit de sociétés de remorquage privées.
La Commission européenne doit donc se saisir de ce dossier. En effet, l’Europe doit se donner les moyens de mettre en œuvre la grande politique maritime intégrée qu’elle appelle officiellement de ses vœux.