Isabelle Thomas (S&D). – Madame la Présidente, permettez-moi de citer un poète français qui dit: « Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour. » Après le Brexit, Monsieur le Président de la Commission, je crains que votre déclaration d’amour à l’Europe ne suffise pas, il va nous falloir des preuves.
Depuis combien d’années les citoyens attendent-ils le pilier social européen? Rien d’étonnant qu’ils n’y croient plus et, en conséquence, comment peut-on se réjouir d’avoir bloqué 80 % de la législation européenne? Alors oui, l’Europe attend des actes. En l’occurrence, nous manquons de preuves budgétaires et ce manque de moyens contribue à l’immobilisme.
Ce que l’on attend, c’est de la cohérence entre les paroles et les actes, ce que l’on attend, c’est une adéquation entre les annonces politiques et les moyens budgétaires, à commencer par une véritable révision du cadre financier pluriannuel et un autre budget pour 2017.
Ce que nous attendons, c’est que chaque nouvelle décision politique, comme celle que vous avez annoncée aujourd’hui et que nous partageons, sur la sécurité, les frontières et la défense, soit accompagnée de nouvelles ressources budgétaires. Ce que nous refusons, ce sont des coupes budgétaires qui déshabillent la recherche, c’est-à-dire l’investissement de demain, pour habiller l’investissement d’aujourd’hui.
Ce que nous attendons, c’est le financement de la garantie jeunesse que vous avez citée, mais pour laquelle la Commission a indiqué zéro euro d’engagements dans le budget 2017.
Et ce que nous attendons, Monsieur le Président, et Monsieur le Président du Conseil d’ailleurs, c’est une initiative pour instaurer de nouvelles ressources propres, pas une énième commission, mais une proposition et une négociation avec chaque parlement de chaque État membre.