Après l’Autriche, la Pologne, la Hongrie ou encore la Slovaquie, c’est désormais l’Italie qui vient de se doter d’un gouvernement mêlant personnalités d’extrême droite et auto-proclamés candidats « anti-système », qui savent pourtant particulièrement bien utiliser ce dernier.
Qu’on ne s’y trompe pas : la mise en place de ce Gouvernement, dirigé par Giuseppe Conte, va nécessairement impacter la construction européenne. La seule chose qui rassemble la Ligue du Nord et le Mouvement 5 étoiles (M5S), c’est la stigmatisation bien pratique de Bruxelles comme étant responsable de tous les maux. La ficelle « C’est la faute à l’Europe » est le ciment des démagogues, quelle que soit leur couleur politique, surfant ainsi sur ses imperfections – réelles ou fantasmées – sans regarder leurs propres turpitudes. Sur la monnaie, sur la sécurité, sur la question migratoire, tout nous amène à être particulièrement inquiets quant à l’évolution du rapport de force à l’échelle européenne. De même, sur la lutte contre les inégalités et la fraude fiscale, le projet de Flat tax constitue une menace sérieuse non seulement pour les Italiens, mais pour l’ensemble des Européens.
Si la gauche au pouvoir entraîne toujours une part de frustration, il faut se méfier de l’herbe que l’on croit plus verte ailleurs : les membres du M5S semblaient sympathiques pour certains ; au fur à mesure cependant, nous découvrons leur véritable nature.
Dans cette Europe tourmentée, inquiète pour son identité et son avenir, les membres de la délégation socialiste française au Parlement européen continueront de plaider sans relâche pour des réponses qui passent par la solidarité entre les Européens : environnement, santé, sécurité, emploi… sur tous les sujets qui tourmentent les citoyens, les meilleures réponses sont celles qui sont apportées en commun, et non pas contre tel ou tel bouc-émissaire.