L’organisation des soins de santé dans les Etats-membres est basée sur la solidarité, au travers de réseaux d’hôpitaux, des systèmes de sécurité sociale et des mutuelles. Par contre, l’industrie pharmaceutique, elle, choisit ses patients en fonction des ressources de ces derniers (notamment en ce qui concerne les pathologies des pays pauvres) et en fonction du nombre de malades concernés.
C’est bien pourquoi une législation communautaire en matière de médicaments utilisés en pédiatrie est indispensable et urgente. Car nous voulons tous que les enfants disposent au plus vite des médicaments adaptés à leur âge et à leur pathologie.
« L’industrie pharmaceutique a une part de responsabilité n’ayant que très peu répondu aux besoins thérapeutiques des enfants qu’elle ne juge pas assez rentables« , a dit la députée socialiste française Anne Ferreira, membre de la commission parlementaire de la santé publique. « Des comprimés coupés en morceaux, des ampoules que les infirmier(e)s diluent. Voilà ce à quoi sont contraints nombre de médecins, de pédiatres et d’infirmier(e)s, faute de disposer des médicaments adaptés aux enfants. La moitié de ceux qui leur sont administrés aux enfants n’ont pas subi les essais garantissant leur sécurité et efficacité. »
Si elle félicite tout de même de l’adoption aujourd’hui du rapport Grossetête sur les médicaments pédiatriques, Anne Ferreira regrette cependant le maintien du délai de 2 ans pour la mise sur le marché d’un médicament. « L’objectif d’améliorer la santé des enfants grâce à une meilleure offre de médicaments pédiatriques en est d’autant repoussé... » Enfin, elle regrette aussi le trop long délai retenu pour disposer d’un inventaire des besoins thérapeutiques pédiatriques. « Ces délais contredisent les déclarations d’urgence que nous faisons dans l’hémicycle... »
Bruxelles, le 1er juin 2006