Le Parlement européen se prononcera, la semaine prochaine à Strasbourg, sur la réforme de la zone euro, le fameux six-pack. Les eurodéputés socialistes et démocrates proposent une stratégie différente pour résoudre durablement la crise dans la zone euro.
« L’accord conclu par la conservateurs et les libéraux va déboucher sur plus d’austérité. Ce n’est pas le bon médicament pour guérir le malade », déclarent le vice–président du groupe S&D Stephen Hughes et le porte-parole chargé des affaires économiques et monétaires, Udo Bullmann.
« Nous sommes convaincus qu’il existe une autre voie. Nous avons besoin d’un programme plus ambitieux pour sauver la zone euro.
Nous réclamons une nouvelle stratégie pour la gouvernance économique qui s’appuie notamment sur les mesures suivantes:
– Un pacte européen pour la croissance et l’emploi afin de promouvoir l’investissement, la reprise, la croissance et l’emploi tout en revenant à des finances publiques saines. On ne reviendra pas à l’équilibre budgétaire sans retour de la croissance, comme le démontre la situation de la Grèce ou de l’Italie;
– des procédures de décision renforcées et plus démocratiques afin que l’Europe puisse réagir plus rapidement et plus efficacement dans un environnement économique très changeant;
– Un système d’obligations européennes – les eurobonds – pour stabiliser les marchés et les taux d’intérêt;
– Une taxe sur les transactions financières, pour dégager de nouvelles sources de revenus et freiner les comportements hautement spéculatifs;
– Un véritable budget européen, financé par des ressources propres, pour soutenir les politiques européennes.
Le paquet actuellement sur la table n’est pas viable économiquement. Les mesures d’austérité, qui ne protégeront pas l’investissement, vont étouffer la croissance, détruire des emplois et empêcher la reprise de l’activité économique. Ceci rendra impossible le retour à l’équilibre des finances publiques.
C’est un pacte d’austérité fondé sur des sanctions et dépourvu de toute marge de manoeuvre pour l’investissement.
Nous avons besoin de finances publiques saines. Il n’y a pas de doute là-dessus. Mais les objectifs de réduction budgétaire ne seront pas atteints s’il n’y a pas de croissance. Nous constatons déjà les effets dévastateurs de cette politique en Grèce et dans d’autres pays européens. Les prévisions de croissance de l’économie européenne ont d’ailleurs été revues à la baisse pour cette année et pour l’année prochaine.
Ce paquet est en outre socialement injuste. C’est une réponse à la pression des marchés financiers. Les travailleurs, les retraités et les chômeurs supporteront le coût de ces politiques alors que ceux qui ont provoqué la crise en sortiront indemnes une nouvelle fois.
Pour toutes ces raisons, nous rejetons la plupart des mesures du paquet gouvernance car il conduit l’Europe sur le chemin de l’austérité et non sur la voie du rétablissement », ajoutent Stephen Hughes et Udo Bullmann.