Une économie stimulée par un vaste programme européen d’investissements verts et une redistribution plus équitable des richesses, une véritable gouvernance économique de la zone euro pilotée par un M. Euro, vice-président de la Commission européenne, une régulation et supervision renforcées des marchés financiers,: telles sont les grandes lignes d’un plan d’action ambitieux proposé, aujourd’hui à Strasbourg, par la socialiste française Pervenche Berès, à la commission spéciale créée par le Parlement européen sur la crise financière, économique et sociale.
Dans un document de 32 pages, la présidente de la commission de l’Emploi et des Affaires sociales du Parlement européen dresse un diagnostic sans concession sur les causes de la crise. Elle ouvre des perspectives pour éviter une répétition du tsunami financier de 2008 et sortir du chaos économique et social qui en résulte.
« L’UE ne sortira pas de la crise par le statu quo » a ainsi déclaré Pervenche Berès, aujourd’hui devant la presse.
« Les Etats membres de l’UE ne peuvent plus se contenter d’être coordonnés ».
« L’UE doit agir et porter des projets dans des domaines de compétences partagées tels que l’énergie, la politique industrielle ou les transports ».
« Il faut lui donner les moyens de mettre en oeuvre cette ambition en la dotant d’un budget européen adéquat, en posant la question d’un grand emprunt européen et d’une taxe sur les transactions financières », a insisté Pervenche Berès.
« Nous devons nous servir du marché intérieur pour stimuler la demande intérieure et peser à l’échelle du monde », a-t-elle plaidé.
Elle prône en outre le renforcement de la gouvernance économique de la zone euro.
« La zone euro est le seul espace intégré au monde piloté uniquement par deux chiffres, la dette et les déficits publics », a dénoncé l’eurodéputée.
« Personne ne nie la nécessité d’une discipline budgétaire au sein de la zone euro mais elle doit s’appuyer au préalable sur un dialogue entre Etats et sur une stratégie budgétaire; il faut unir avant de punir et surveiller », a- t-elle souligné.
Aux yeux de Mme Berès, la gouvernance de la zone devrait être pilotée par un vice-président de la Commission européenne qui présiderait le Conseil des ministres des Finances et l’Eurogroupe.