Voilà l’adoption d’un rapport qui ne va pas faire plaisir au candidat de la droite à la Présidence de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker qui durant près de 20 ans à la tête du Luxembourg, fut le lobbyiste en chef des paradis fiscaux et un défenseur acharné du maintien du secret bancaire au cœur de l’Europe.
Parce que le blanchiment d’argent est un vecteur majeur des activités criminelles et représente une menace des plus importantes en termes de sécurité intérieure et de stabilité économique, l’Europe doit agir. La menace terroriste est également là et doit conduire à accroître la surveillance des circuits financiers susceptibles de la financer. Dans cette lutte, la surveillance des sociétés écrans est fondamentale.
Ce texte met un terme à l’anonymat des sociétés et des comptes offshore exploités par des fraudeurs pour dissimuler leurs transactions financières au sein de l’Union européenne. Les bénéficiaires ultimes de sociétés ou fiducies seront répertoriés dans des registres publics. En plus des banques et des institutions financières, les auditeurs, juristes, comptables, notaires, conseillers fiscaux, gestionnaires d’actifs, fiducies et agents immobiliers seront couverts par ce texte.
Qui peut croire un seul instant que M. Juncker s’investirait pleinement dans cette bataille contre l’évasion fiscale sur la base des propositions ambitieuses formulées par le Parlement européen ? Forts d’une majorité progressiste en mai 2014, au contraire les socialistes européens se battront aux côtés de Martin Schulz pour transformer l’essai et franchir un cap pour lutter réellement contre le blanchiment d’argent, c’est pour nous une question de justice fiscale !