Sylvie Guillaume (S&D). – Monsieur le Président, sur les questions de migration, le Conseil ne s’est soldé par aucune solution, et encore moins par une solution européenne. Tout ce qui s’y est dit est basé sur le volontariat, le bilatéralisme et l’externalisation. Il est simple de trouver un accord quand aucune des mesures proposées n’est contraignante, sauf que cela ne marche pas.
Ainsi, on s’accorde pour mettre en œuvre des centres fermés au sein de l’Union, mais aucun pays n’est volontaire pour les accueillir. On s’entend sur la mise en place de plateformes de désembarquement dans les pays tiers, sans même prévenir ces derniers. Résultat: personne ne veut d’eux et rien n’avance. Enfin, si. On entérine l’externalisation de notre politique migratoire en déléguant nos responsabilités à des territoires traitant parfois les migrants comme des esclaves.
Pourtant, des solutions existent. Elles ne sont pas miraculeuses, mais elles permettraient de sauver des vies et de briser le modèle économique des passeurs. Il s’agit de voies légales de migration et de la réforme du règlement Dublin III. Or, il semble que les États membres en aient décidé autrement et qu’ils aient fait le choix du populisme et de l’hystérisation du sujet, en lieu et place de l’efficacité et de la rationalité.