L’Assemblée nationale a rejeté aujourd’hui la proposition de loi visant à modifier le mode de scrutin pour les élections européennes.
Dans une démocratie apaisée, chaque alternance ne doit pas donner lieu à des modifications des règles du jeu : c’est pourquoi un changement de mode de scrutin ne nous semblait pas prioritaire.
Mais ce débat a le mérite de poser une question fondamentale : pourquoi les citoyens boudent-ils les élections européennes ? Depuis l’élection des député-e-s européens au suffrage universel direct, nous assistons à deux phénomènes contradictoires : un accroissement des pouvoirs du Parlement européen d’une part et, d’autre part, une désaffection croissante des populations qui se mesure dans la progression de l’abstention.
La délégation socialiste française au Parlement européen ne considère pas que la raison soit le mode de scrutin. Le mode actuel – bien qu’imparfait – bénéficie de la proximité. Les parlementaires européens qui s’engagent dans leur territoire sont visibles à l’échelle de leur terrain. Ils rencontrent la population, publient des lettres d’information, s’expriment dans les écoles, les universités, les chambres consulaires et de commerce et sont présents auprès des collectivités territoriales, des maires et des parlementaires nationaux. Ils veulent ainsi donner un visage à l’Europe.
Enfin, si nous regrettons vivement que le Parlement européen intéresse peu les médias français, sauf en cas d’accrochage spectaculaire, ce qui compte à nos yeux, c’est le travail politique des élu-e-s. Pour le scrutin qui aura lieu en France dimanche 25 mai 2014, il reviendra aux partis de proposer des candidats qui s’engagent pleinement dans le débat sur les enjeux européens des années à venir. C’est le sens de l’engagement des eurodéputé-e-s socialistes français.