Isabelle Thomas (S&D). – Monsieur le Président, permettez-moi tout d’abord de déplorer l’absence du président de l’Eurogroupe pour ce débat crucial mais de me réjouir aussi que la croissance soit de retour en Grèce. Nous devrions tous nous en réjouir et soutenir et encourager les Grecs, sur lesquels les marchés financiers se sont tant acharnés.
Pourtant, dans un fanatisme néolibéral que je soupçonne parfois d’être teinté de stéréotypes d’un autre temps, certains continuent à nier l’évidence: il faut restructurer la dette. Au contraire, ils ne cessent de réclamer de nouvelles saignées pour affaiblir un patient ayant déjà enduré les pires souffrances et qui parvient difficilement à se rétablir.
Si la volonté de certains est d’expulser la Grèce de la zone euro ou de tenter de provoquer la chute de son gouvernement, ce sont eux qui se mettent en dehors de notre communauté et anéantissent ce que nous essayons de construire collectivement.
Le gouvernement grec est en bonne voie pour atteindre son objectif d’excédent primaire. C’est le fruit d’un effort colossal. Ceux qui réclameraient un excédent toujours plus grand privent la Grèce de toute perspective. Lorsqu’une des parties exécute sa part du contrat, elle attend en retour que l’autre s’y tienne également.
Dès lundi, les ministres des finances doivent faire un geste significatif et aboutir à un accord favorable et, notamment, permettre que la Grèce ait enfin accès au programme d’achat de titres de la dette de la BCE. La Grèce ne peut pas attendre les élections à venir dans certains États membres et la zone euro non plus.