Christine Revault D’Allonnes Bonnefoy (S&D). – Madame la Présidente, Monsieur le Vice-président, Madame la Commissaire, oui certaines propositions vont dans le bon sens, notamment pour garantir le retour des chauffeurs à leur domicile, lutter contre les sociétés boîtes aux lettres ou maintenir les règles de détachement pour les opérations de cabotage. Mais d’autres envoient un message négatif et contradictoire avec votre volonté affichée de lutter contre la dégradation continue des conditions de travail dans ce secteur.
Exclure le transport international de la directive sur les travailleurs détachés, qui garantit justement le principe fondamental «à travail égal, salaire égal» sur un même lieu, c’est faire le jeu d’une concurrence malsaine et du dumping social, qui cristallisent aujourd’hui le rejet du projet européen.
Assouplir davantage les temps de repos et de conduite et la prise de repos en cabine, c’est aussi fragiliser les droits sociaux des travailleurs.
Enfin, vous avez fait le choix – et je le regrette – d’aller contre la position de ce Parlement, qui a adopté le 18 mai une résolution appelant à rejeter toute forme de libéralisation du cabotage, y compris à travers la suppression du nombre limite d’opérations de cabotage.
Comme je l’ai dit à plusieurs reprises, au-delà de l’enjeu sectoriel, c’est bien celui de notre capacité à mettre en œuvre l’Europe sociale qui est en jeu dans ce texte.