Pervenche Berès (S&D). – Monsieur le Président, Monsieur le Vice-président, je pense que la Commission – lentement mais, je l’espère, sûrement – est en train d’amorcer un tournant. Je vois pour cela deux motifs, deux faits qui marquent ce tournant.
Le premier, c’est le fait d’avoir reconnu que l’Espagne et le Portugal avaient pris des mesures effectives et qu’une suspension des fonds structurels n’était pas nécessaire. Je crois que l’action de ce Parlement en ce sens a été déterminante et je m’en réjouis. Poursuivons ce dialogue structuré avec des résultats efficaces.
Le deuxième fait, c’est cette communication sur la position agrégée de la zone euro et la recommandation « zone euro » qui reconnaît, parallèlement au renouveau du plan Juncker, que la position agrégée est essentielle si l’on veut stimuler la croissance et soutenir l’investissement au niveau où il doit l’être. Pour cela, je crois aussi que le message qu’envoie le président de la Banque centrale européenne jour après jour – et il l’a refait hier –, selon lequel la politique monétaire a besoin d’être soutenue par une position budgétaire agrégée offensive, est de bon aloi.
Mais si nous nous félicitons de ces deux éléments dans votre examen annuel de la croissance 2017, alors il faudra en tirer deux conséquences au moment des recommandations spécifiques de la zone euro.
D’abord, nous ne voulons pas n’importe quelle réforme structurelle. Nous voulons des réformes structurelles « nouvelle génération », qui stimulent le capital humain, par exemple. Nous voulons aussi que toutes les conséquences en matière fiscale soient tirées, notamment pour soutenir l’investissement, mais aussi pour lutter plus efficacement contre les inégalités, qui restent un sujet de préoccupation majeur.
Enfin, sur le moyen terme, il faudra aussi tirer les conséquences de cette analyse. D’abord, le pacte de stabilité a besoin d’évoluer et, surtout, la feuille de route que vous devez mettre en branle avec le livre blanc sur la réforme de l’Union européenne à 27 ne doit pas passer sous silence le besoin d’une capacité budgétaire pour la zone euro et d’un achèvement des outils permettant à l’Union économique et monétaire de servir efficacement l’intérêt des pays membres de la zone.