Pervenche Berès (S&D). – Monsieur le Président, de La Valette je veux retenir un message: l’Union européenne s’est souvenue qu’elle était voisine de l’Afrique et que les conditions de développement de l’Afrique constituaient une question qui la concernait. Merci, Madame la Vice-présidente, d’avoir rappelé que nous n’allions pas marchander, négocier cette aide au développement de l’Afrique contre un arrêt des migrations. Ce sont deux affaires bien distinctes.
L’Europe a une responsabilité vis-à-vis de l’Afrique. Je me souviens d’un temps où les États membres étaient mobilisés pour mettre en œuvre les résolutions qu’ils avaient prises tous ensemble afin d’apporter une aide à hauteur de 0,7 % de leur PNB pour le développement d’espaces, comme l’espace économique de l’Afrique. Ce sont des chiffres que nous ne citons même plus! Il faut retrouver cette tendance, cette capacité de coopérer avec ceux qui se débattent dans des régimes et dans des régions qui ne connaissent pas le développement économique de manière sereine.
Du sommet du G20, je retiens l’engagement à lutter contre le financement du terrorisme. Alors, en tant qu’Européens, il faut aller plus loin. Il faut être cohérents. Lorsque nous demandons ici une publication d’informations pays par pays, que demandons-nous? Nous demandons que nos multinationales paient leurs impôts là où elles font leurs profits, ici et là-bas. Voilà des mesures très concrètes que, dans l’esprit qui a prévalu à La Valette, nous pourrions mettre en œuvre. De la même manière, lorsque nous demandons que cessent les importations des minerais des régions en conflit, nous contribuons à une juste rémunération, à un apaisement et à un développement économique, dans de meilleures conditions, de l’Afrique.
Voilà notre responsabilité: poursuivre inlassablement le travail en faveur d’un renouveau de la coopération, dans l’intérêt de l’Afrique et dans le nôtre également, avec aussi une mobilisation contre cette finance folle, cette fiscalité qui échappe à l’intérêt des citoyens européens, mais aussi des Africains.