Le gouvernement polonais a annoncé aujourd’hui le retrait de la Pologne de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre les violences à l’égard des femmes et la violence domestique, plus connue sous le nom de « Convention d’Istanbul ». Pour rappel, cette convention est le premier instrument international juridiquement contraignant sur cette question. Après avoir tenté d’interdire totalement l’IVG en Pologne, c’est une nouvelle attaque contre les droits des femmes et contre l’État de droit. Nous condamnons fermement cette nouvelle provocation du gouvernement polonais.
Face à cela, l’Union européenne doit réagir :
– d’abord, elle doit adhérer, le plus vite possible à la Convention d’Istanbul. Tous les Etats membres seraient de facto considérés comme membres à part entière ;
– ensuite, la Commission européenne doit accentuer sa pression dans le cadre du « dialogue sur l’État de droit » engagé avec le gouvernement polonais : elle doit se montrer intransigeante et faire respecter les droits fondamentaux. Pour cela, la procédure de l’article 7, qui pourrait mener à l’adoption de sanctions envers le gouvernement polonais, doit être sérieusement utilisée ;
– Enfin, la situation délétère dans d’autres États membres montre la pertinence de notre proposition de « Pacte européen pour l’État de droit et les droits fondamentaux », pour veiller à ce que les valeurs fondamentales de l’Union européenne soient respectées, et qu’en cas contraire, des dispositions soient prises. Ce chantier, urgent, doit avancer !
Les droits des femmes ne se négocient pas. L’Union européenne est fondée sur des valeurs communes. Face aux nationalistes et à la droite dure qui portent un projet passéiste et réactionnaire, les députés socialistes et radicaux poursuivront l’ambition d’une Europe inclusive, protectrice et respectueuse des droits fondamentaux. Cela passe en priorité par l’élémentaire respect des droits des femmes.