Une courte majorité de Suisses vient de voter en faveur de ce que ses riches promoteurs avaient qualifié d’« initiative contre l’immigration de masse », ces derniers termes qualifiant ici les citoyens de l’Union européenne. C’est la victoire de l’UDC, parti anti-européen, populiste et anti-immigrés, au terme d’une campagne haineuse.
Maintenant, le gouvernement fédéral – qui joue avec le feu depuis plusieurs années sur les questions de migrations -, devra faire une proposition qui limitera les contingents de citoyens ressortissants des pays de l’Union européenne sur le territoire suisse.
« Cette décision est un gâchis, un immense retour en arrière », souligne Sylvie Guillaume. « Elle aura des conséquences sur les relations entre l’Union européenne et la Suisse, qui devra alors dénoncer l’accord de libre circulation de 1999. Parallèlement, tous les autres accords bilatéraux conclus et en débat doivent en toute vraisemblance tomber, ce qui ne manque pas d’interroger sur la manière dont la Suisse envisage les échanges économiques et commerciaux avec ses voisins », ajoute l’eurodéputée.
« Le message de la Suisse est aussi clair qu’inacceptable : « L’argent des européens, oui, mais les Européens, non », conclut Sylvie Guillaume.