L’OMC a rendu hier son rapport concernant la plainte des Etats-Unis contre Airbus. C’est d’abord un soulagement d’apprendre que 70% des reproches formulés par l’administration américaine n’ont pas été retenus. De surcroît, sur un thème qui m’est cher en tant que socialiste et toulousain attaché au maintien d’une industrie aéronautique européenne forte, je me félicite que le système des avances remboursables n’ait pas été remis en cause. Cela confirme l’idée que la puissance publique doit continuer à intervenir dans le domaine industriel.
Ce rapport est donc un signal important pour l’avenir, d’autant plus que l’OMC ne s’est pas encore prononcée sur la plainte européenne contre Boeing. J’attends avec impatience le mois de juin, date probable de sortie du rapport préliminaire contre Boeing. En effet, Boeing bénéficie d’un quasi-monopole sur de larges programmes d’équipements de l’armée américaine et de la NASA, ainsi que du soutien public aux programmes de développement militaires. A l’inverse des avances européennes remboursables, les aides américaines ne sont pas remboursées et elles risquent fort d’être déclarées incompatibles avec les règles de l’OMC.
Les membres du Congrès américains, au lieu de jouer des rapports actuels pour discréditer Airbus et peser ainsi sur des décisions aussi importantes que le marché des ravitailleurs américains, devraient donc plutôt se remettre à la table des négociations avec l’Europe. Seul un nouvel accord Etats-Unis / UE, que nous appelons unanimement de nos vœux en Europe, permettra de réinstaurer des conditions de concurrence juste et de soutien public adapté à l’industrie aéronautique, tout en préparant l’avenir face aux nouveaux acteurs comme la Chine, le Brésil ou le Canada.