Dans les vingt-sept États membres de l’Union européenne, il existe près de 175 centres de rétention, sans compter les camps construits dans des pays voisins ou pays de transit, et dont le nombre ne cesse d’augmenter. Suite aux expulsions collectives de migrants auxquelles ont procédé les autorités italiennes entre 2004 et 2005, de l’île de Lampedusa vers la Libye, et que le Parlement européen avait dénoncées à l’époque, la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures a souhaité mettre en place une série de visites des lieux où sont retenues les personnes en attente d’une demande d’asile ou en situation irrégulière.
Martine Roure, vice-présidente du Parlement européen, s’est félicitée de l’adoption à une très large majorité de son rapport d’initiative sur les conditions d’accueil des migrants dans une dizaine de centres de rétention visités en Europe. Elle rappelle que les demandeurs d’asile ne devraient pas faire l’objet de placement en rétention et que des mesures alternatives à la rétention devraient être recherchées en priorité.
« Nous avons été témoins de scènes parfois difficiles, aussi je considère qu’il est de notre devoir d’élu(e)s de réagir à cette réalité. Je déplore en particulier les mauvaises conditions d’hygiène, une aide médicale et juridique insuffisantes, la question de l’accès des mineurs à l’éducation, ainsi qu’un manque de solidarité entre les États membres, envers les pays situés à la périphérie de l’Union« , a déclaré l’eurodéputée, également membre de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures.
On relèvera également dans ce rapport une demande explicite en faveur de l’accès des ONG spécialisées dans la protection des droits fondamentaux des migrants et des demandeurs d’asile, à ces centres.
Intervenant également à l’occasion d’un débat sur la détérioration récente de la situation à Lampedusa et les révélations sur la rétention des étrangers à Mayotte, Martine Roure a déclaré que « ce n’est pas parce que la pression migratoire est plus forte sur ces territoires par rapport au continent que l’on peut déroger à un certain nombre de règles et de droits humains. La massification des flux ne doit en aucun cas servir de justificatif à une simplification des procédures qui fait progressivement passer le pouvoir de contrôle du juge du côté d’une administration, moins attentive, par nature, au respect des droits fondamentaux. »
Strasbourg, le 5 février 2009