L’attitude du ministre de l’Intérieur italien, Matteo Salvini, est non seulement d’une lamentable prévisibilité, mais relève d’un comportement illégal.
Dans la palette des décisions à l’emporte-pièce à sa disposition, il a choisi de dégainer le refus d’accostage de l’Aquarius, bateau de secours en mer de l’ONG SOS Méditerranée, avec à son bord 600 migrants sauvés de la noyade.
Refusant de continuer à prendre en charge seules l’accueil des migrants débarqués, les autorités italiennes ont demandé à Malte d’ouvrir ses ports ; ce que l’île a catégoriquement refusé.
Une telle décision, que ce soit du côté de l’Italie ou de Malte, mérite une condamnation morale. Mais au-delà, il faut également questionner le droit de la mer. Or l’Italie ne peut pas se soustraire à ses obligations internationales et est obligée d’accepter l’accostage de l’Aquarius.
Aucun autre pays européen ne s’est montré solidaire de l’Italie en ouvrant ses ports, c’est pourquoi les autorités maltaises craignent de se retrouver dans la même situation et devoir accueillir de nombreux migrants, sans aucun soutien de ses voisins.
Dans ce bras de fer entre pays européens fuyant les responsabilités communes, une seule question se pose : combien de temps les rescapés de la noyade seront-ils condamnés à errer sur les mers ?
Vu les capacités des 28 à se mettre d’accord ne serait-ce que sur la réforme du Règlement Dublin, nous ne pouvons qu’être extrêmement inquiets sur leur sort.