Sylvie Guillaume (S&D). – Monsieur le Président, depuis quelques semaines, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, les regards se sont tournés avec insistance vers le Parlement européen. Il y a eu – et c’est malheureux – des tentatives d’instrumentalisation du débat, dans une opposition factice entre, d’un côté, de doux rêveurs au Parlement, défenseurs des libertés individuelles et, de l’autre, un Conseil pragmatique et responsable. Cela n’était pas à la hauteur des enjeux.
Heureusement, des discussions approfondies ont permis de faire évoluer ces positions, notamment sur le PNR, et je m’en félicite. À ce point du débat, il me semble qu’il nous faut continuer d’être attentifs à un écueil que le premier vice-président Timmermans a bien exprimé dans son propos, tout à l’heure. Cet écueil consisterait à se concentrer exclusivement sur la mise en place de nouveaux dispositifs, sans éprouver correctement les outils existants, leur évaluation et leur mise en œuvre pleine et entière.
L’action européenne en matière de lutte contre le terrorisme est une action de longue haleine et la boîte à outils est bien fournie. Mettons donc à l’épreuve ces instruments.
Parmi eux, il y a celui du code Schengen, pour lequel il faut donner les bons signaux, me semble-t-il. Ainsi serait-il assez incompréhensible que le Conseil se concentre sur un projet de réforme qui lui permettrait finalement de faire ce qu’il peut déjà faire.