Sylvie Guillaume (S&D). – Monsieur le Président, le moins qu’on puisse dire, c’est que la Commission européenne n’a laissé personne indifférent avec son programme pour la migration: certains déplorent son manque d’ambition, d’autres crient, au contraire. Tout le monde s’entend toutefois sur une chose: la tâche n’était pas facile.
Comment, en effet, proposer un programme ambitieux et novateur alors que le contexte actuel semble davantage appeler aux recettes minimalistes et aux calculs par le petit bout de la lorgnette électoraliste? Le Conseil européen nous en avait d’ailleurs donné un malheureux exemple en avril dernier.
C’est pourquoi je tiens à saluer la position de la Commission, qui est passée aux actes, et je l’en félicite. Il n’existe pas un discours sur la migration sans le terme « solidarité » mais son application restait sur le terrain du virtuel. Les mécanismes de répartition d’urgence proposés par la Commission visent à briser ce tabou en donnant corps à une solidarité aussi bien entre États membres qu’à l’égard des pays tiers. Bien évidemment, les modalités opérationnelles restent encore à définir, mais c’est un pas dans la bonne direction, que le Parlement appelait de ses vœux depuis bien des années.
Le Parlement réclamait également une approche globale en matière de migrations, et c’est aussi ce qui nous est proposé: le balisage de l’ensemble du parcours migratoire du pays d’origine au pays d’accueil, en passant par le pays de transit. Cela correspond à notre analyse, qui veut que l’on envisage la migration dans une perspective à court, moyen et long termes.
Pour finir, j’aurais, si je peux me permettre, deux suggestions à adresser à la Commission: tout d’abord, poursuivez votre travail de pédagogie et d’explication sur les propositions, pour éviter les confusions stériles qui ont plus à voir avec les discours sensationnels de la peur qu’avec la raison et, ensuite, tenez bon!