Virginie Rozière (S&D). – Monsieur le Président, le 6 mai dernier, le président Juncker a annoncé la création d’un envoyé spécial pour la liberté de religion. Or, si les minorités religieuses doivent être protégées, il est tout aussi important d’assurer la liberté de ne pas avoir de religion.
La liste des pays dans lesquels les militants laïques, les athées, les apostats sont persécutés est bien trop longue: Yémen, Syrie, Qatar, Bangladesh, et on pourrait continuer longtemps. Par exemple, l’année dernière, un jeune étudiant a été condamné, parce qu’il s’était déclaré athée sur Facebook, à trois ans de prison en Égypte.
De plus, je suis inquiète de voir établir une séparation, une division entre des droits humains pourtant tous indivisibles. La liberté de religion ne doit pas être envisagée séparément des autres droits fondamentaux parce que, dans certains contextes, la religion elle-même est un obstacle à l’exercice de certains droits: les droits sexuels et reproductifs, les droits des personnes LGBT, l’égalité femmes-hommes.
C’est pourquoi nous demandons, dans le cadre de cet envoyé spécial, des lignes directrices claires pour éviter l’établissement d’une diplomatie religieuse parallèle et pour assurer la défense des droits fondamentaux sans aucune exception.