Sylvie Guillaume, au nom du groupe S&D. – Monsieur le Président, ce rapport annuel sur le respect, ou non, des droits fondamentaux dans l’Union peut sembler routinier, mais c’est faux. En tant que rapporteure pour les socialistes et démocrates, je peux affirmer que 2017 a été une année charnière pour de nombreux droits, et ce dont nous parlons aujourd’hui est crucial. J’aimerais souligner certains principes et droits mis à mal, sur lesquels il a fallu faire preuve de fermeté collective lors des négociations car, selon moi, ils sont non négociables.
L’état de droit: dans plusieurs États membres, des réformes contraires à l’état de droit et à la démocratie sont prises – menaces sur l’indépendance de la justice, la bonne santé des ONG, corruption, grignotage des médias. Le rapport liste ces politiques borderline, ou parfois franchement illégales, et enjoint les États à changer de cap. Le Conseil et la Commission doivent poursuivre les évaluations actuelles au titre de l’article 7 et sanctionner les pays, si nécessaire.
Les droits des femmes: en 2017, le harcèlement et les agressions sexuelles ont été très médiatisés, notamment grâce au mouvement Me Too. On le sait, les droits des femmes ne sont jamais acquis. Au-delà de l’égalité économique en matière d’éducation et de la lutte contre les violences, il est temps que les États membres garantissent équitablement l’accès au planning familial, aux moyens modernes de contraception et à un avortement sûr et légal, ce qui n’est pas toujours le cas aujourd’hui. Toute femme en Europe doit avoir le droit de décider ce qu’elle fait ou non de son corps en toute sécurité. Malgré l’opposition d’une partie de la droite sur ce point, mon groupe se bat pour que le rapport conserve cet impératif.
Les migrations: alors que les arrivées décroissent depuis 2017 et que le Parlement a déjà adopté sa position, les États membres refusent toujours de s’organiser au plan européen. Nous les appelons donc une nouvelle fois à se mettre d’accord sur la réforme du règlement de Dublin.
Il y a tant d’autres thèmes importants dans ce rapport, notamment la lutte contre les discriminations de tous ordres – homophobie, racisme, antisémitisme, etc. – et l’importance de garantir les droits des citoyens européens et britanniques au regard du Brexit. Ces remarques et ces suggestions sont évidemment autant de messages adressés aux États membres, à la Commission, au Parlement. Ils doivent être entendus.
Et je profite de cinq secondes pour souhaiter un merveilleux anniversaire à ma fille qui, à cette minute même, a 18 ans. Bon anniversaire, elle me regarde.