Du secrétaire général du Parti présidentiel Jean-François COPE jusqu’au ministre des Affaires européennes Jean LEONETTI, en passant par Jean-Paul GAUZES, Dominique RIQUET, Damien ABAD ou Elisabeth MORIN-CHARTIER, toute l’UMP de France et de Navarre semble s’être donnée le mot pour instruire le procès en irresponsabilité des eurodéputés socialistes, notamment français, écologistes et communistes, coupables selon eux de priver les salariés licenciés de Renault d’une manne européenne de 24,5 M€.

 

Par méconnaissance du dossier ou posture politicienne, ils affirment que cette aide est destinée à ces anciens salariés, et que son blocage compromet les mesures d’aide à la formation et au retour à l’emploi en leur faveur. Il n’en est rien : ces actions ont déjà été réalisées et financées par l’entreprise, qui demande aujourd’hui à se faire rembourser une partie des sommes engagées dans le cadre du Plan Renault Volontariat de 2009.

 

C’est précisément parce que nous nous préoccupons de la situation des personnes concernées, notamment celles touchées par la réforme des retraites, que nous avons pris la responsabilité de bloquer ce dossier. A l’UMP, qui a imposé la réforme des retraites sans tenir compte de ces situations particulières, à l’Etat français, initiateur de la demande d’aide européenne et premier actionnaire du Groupe, et à Renault, bénéficiaire potentiel de cette aide, de prendre maintenant les leurs afin que nous puissions en sortir par le haut.

 

Dans un contexte de raréfaction de l’argent public et à l’heure où l’Union européenne envisage de diminuer de 75% l’enveloppe financière destinée à l’aide alimentaire aux plus démunis, nous ne pouvons pour notre part décemment pas accepter de débloquer une somme aussi importante (24,5 M€) sans avoir obtenu la garantie préalable que certaines des personnes concernées par la demande soumise à l’UE ne seront pas confrontés à la précarité en attendant de pouvoir faire valoir leurs droits à la retraite.

 

Nous demandons simplement que l’aide de l’Europe bénéficie effectivement aux travailleurs licenciés.

 

Au-delà des approximations et des mensonges, nous déplorons l’incohérence, le manque de courage et la posture politicienne de nos collègues de l’UMP qui dénoncent aujourd’hui notre position après l’avoir jugée légitime et soutenue en Commission de l’Emploi et des affaires sociales. Au final, force est de constater qu’ils défendent les intérêts des actionnaires de Renault, en sacrifiant ceux de ses salariés.