Après deux années de négociations douloureuses et laborieuses, le Parlement européen a adopté, aujourd’hui, le budget de l’Union européenne pour la période 2014-2020.
« Tout a été dit ou presque pendant ces négociations. A l’heure du bilan, si nous pouvons nous satisfaire de plusieurs avancées, il reste nécessaire de souligner le goût amer que tout cela laisse, même si nous sommes conscients qu’il s’agit du meilleur compromis possible. Les montants d’abord, fixés à 959,98 milliards d’euros en crédits d’engagements et 908,4 milliards d’euros en crédits de paiements. Le déroulement de ces marchandages ensuite, qui ressemble plus à une pyramide de ponzi quand on s’intéresse à la question des déficits de paiement », souligne Catherine Trautmann, membre de la commission des budgets et présidente de la délégation socialiste française au Parlement européen.
« Heureusement, pendant ces débats, le Parlement européen et les Européens ont eu un allié de poids au Conseil : la France avec François Hollande. Rappelons-le : Nicolas Sarkozy prévoyait de sabrer le budget communautaire de plus de 200 milliards d’euros et d’enterrer l’aide aux plus démunis, si nécessaire dans cette période de crise. La garantie pour la jeunesse n’était même pas considérée », ajoute l’élue.
« Même si l’accord obtenu n’est pas parfait nous pouvons être fiers du résultat obtenu. Davantage de flexibilité, l’introduction d’une clause de révision à mi-parcours, les avancées sur les ressources propres, le maintien d’une enveloppe budgétaire suffisante pour venir en aide aux plus démunis…voici quelques victoires obtenues par les députés socialistes français », déclare Jean-Louis Cottigny, membre de la commission des budgets. « S’il n’y avait qu’une victoire à retenir, c’est la création de la garantie jeunesse pour lutter contre le chômage des jeunes : ni plus ni moins, nous avons créé pour la première fois une prestation sociale au niveau européen ! », se félicite l’eurodéputé. « Parce que bloquer un accord sur le cadre financier reviendrait à enterrer l’aide aux plus démunis et l’initiative en faveur de la jeunesse, nous avons fait le choix de la responsabilité en votant aujourd’hui l’accord politique intervenu sur le cadre financier pluriannuel », ajoute Jean-Louis Cottigny.
« Si ce cadre est acceptable, il reste urgent de réformer un système de financement à bout de souffle. La question des ressources propres, point-clé permettant de sortir de la logique intergouvernementale, doit être une priorité absolue de la prochaine législature », concluent les deux eurodéputés.