Edouard Martin (S&D). – Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, qu’il est bon de se taper sur l’épaule en se félicitant du travail bien fait. De COP en COP, on se plaît à dépeindre l’Union européenne comme étant à la pointe du combat climatique.
Et pourtant, que voit-on? Que certains objectifs 3X20 ne seront pas tenus, que le système SEQE, même révisé pour la phase 4, restera bien trop généreux pour les pollueurs, pas assez ambitieux pour atteindre des objectifs et générera un prix du CO2 bien trop faible pour réorienter les priorités. Que la TTF, dont certains imaginaient qu’elle puisse financer le Fonds vert, n’a toujours pas vu le jour. Et pourtant, qu’entend-on? Que le rapport Stiglitz évoque un prix pour l’ensemble des émissions mondiales compris entre 50 et 100 dollars pour 2030, nous en sommes très loin.
Il nous faut donc des mesures d’urgence, et je plaide par exemple depuis longtemps pour la mise en place de l’ajustement carbone aux frontières, mais cela fait tellement longtemps qu’on en parle et que rien ne bouge.
Ce manque de volonté politique est renforcé par le confort de se dire qu’on fait mieux que les autres. On connaît la formule de Talleyrand: «Quand je me regarde, je me désole, quand je me compare, je me console», mais méfions-nous, car si nous sommes tous désolants, ce sont nos enfants et nos petits-enfants qui seront désolés.