Le Conseil des Chefs d’Etats européens réuni à Bruxelles les 24 et 25 mars s’est accordé sur le contenu d’un « Pacte pour l’Euro » qui reprend l’essentiel du prétendu « Pacte de compétitivité » voulu par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy.
Alors que l’économie européenne ne renoue pas avec la croissance et que l’Union compte désormais plus de 16 millions de chômeurs, les conclusions du Conseil européen imposent des choix dangereux : une austérité renforcée, des coupes sombres dans les dépenses publiques, remettent en cause le financement des filets de protection sociale et appellent à de nouveaux relèvements de l’âge de départ à la retraite tout en promouvant la flexibilité du marché du travail.
Les quatre plans successifs imposés au Portugal en un an n’ont réussi qu’à faire chuter un gouvernement et vont l’obliger à faire appel au soutien financier européen dans les pires conditions. Au même moment le Mécanisme de stabilité européen n’en finit pas de faire l’objet de tractations entre chefs d’Etat et la solidarité européenne est conditionnée à l’accord de coalition entre les libéraux et les conservateurs Allemands.
Aucun engagement véritable n’est pris pour la mise en place d’une taxe européenne sur les transactions financières, dont le principe, sous l’impulsion des Socialistes européens, a pourtant été voté par le Parlement Européen au début du mois.
Le Parti socialiste refuse ces conclusions inefficaces sur le plan économique et injustes sur le plan social. Nous demandons, dans les assemblées parlementaires, aux côtés de nos partenaires du PSE et dans les mouvements sociaux, que la gouvernance économique de l’Union soit autre chose qu’un arsenal de sanctions contre les Etats refusant la saignée sociale prônée par la droite européenne.
Nous voulons une gouvernance économique de l’Union qui permette d’investir dans l’éducation, la recherche, l’innovation, les services publics, les infrastructures. Nous voulons des investissements de long-terme en faveur d’une politique industrielle commune, créatrice d’emplois. Nous portons le projet d’une Europe qui participe à une plus juste redistribution des richesses et qui lutte contre les paradis fiscaux. Les investissements nécessaires ne pourront pas être financés sans réforme des recettes et sans une gouvernance économique, comme nous le préconisons.