Edouard Martin (S&D). – Monsieur le Président, de manière quasi unanime, les parlementaires ici présents condamnent la peine de mort. La peine de mort est inhumaine, dégradante, barbare, nous ne le dirons jamais assez. De plus, contrairement à l’idée reçue, elle n’est pas dissuasive. Regardons le phénomène aux États-Unis, cela a été rappelé par plusieurs de mes collègues.
Pourtant, la liste des pays qui tuent encore est longue. Chez nous, en Europe, la vigilance doit être de rigueur face à des populistes qui verraient la peine de mort comme solution à tous les maux de la société. Ailleurs, nous avons tous en mémoire le visage d’Ali Al Nimr, ce jeune Saoudien de 21 ans, arrêté à Qatif, pour avoir pris part à une manifestation pour la démocratie.
Je voudrais, ici, non pas décrire l’horreur du châtiment – elle est indescriptible – mais, au contraire, saluer l’espoir d’Ali, de cette jeunesse, de cette belle et forte jeunesse qui se manifeste et se mobilise pour l’avènement d’une société plus juste.
En conclusion, puisque le représentant du Conseil est là, j’ai deux questions à lui poser. Le Conseil est-il prêt à se battre pour Ali, pour la démocratie, pour la vie, contre la barbarie? Le Conseil est-il prêt à s’imposer comme règle de négociation internationale le respect des droits de l’homme, le droit à la vie plutôt que la vente des armes?