Les citoyens allemands se sont exprimés très clairement hier, dimanche 22 septembre, en faveur de la politique menée par Angela Merkel, la dotant d’une légitimité incontestable. De la même façon que l’Allemagne avait tenu compte de l’élection de François Hollande pour amender sa politique européenne, nous devons prendre la mesure du message envoyé hier. Les Européens s’expriment à la fois lors des élections européennes, mais également lors des 28 élections nationales. L’Europe est, par définition, la recherche du point d’équilibre entre ces différents points de vue.
La bonne nouvelle de ce scrutin, c’est le faible poids des eurosceptiques : le FDP tout comme le parti anti-euro ne passent pas la barre fatidique des 5% ; Die Linke voit également son score fortement baisser. Malgré la crise et le poids supporté par l’Allemagne, les Allemands restent attachés à l’Europe : c’est la principale leçon de ce scrutin.
Nous saluons également la progression de nos camarades du SPD, qui ont mené une campagne courageuse, argumentée et concrète. Nous notons d’ailleurs que plusieurs de leurs propositions ont été reprises par Angela Merkel, comme le salaire minimum : nous attendons maintenant leur mise en œuvre.
La source d’inquiétude, c’est la partition politique du pays : le clivage économique et social entre l’Europe du Nord et l’Europe du Sud se retrouve au sein même de l’Allemagne, comme le démontrent les scores de Die Linke dans les Länder de l’Est. De cela, Angela Merkel doit également tenir compte : la montée des inégalités, au sein de l’Allemagne comme à l’intérieur de l’Europe, porte les germes de la montée des extrêmes.
Enfin, sur des sujets cruciaux, l’Union européenne était restée suspendue aux résultats des élections allemandes. A présent, débarrassée des enjeux électoraux, Angela Merkel doit avancer sur des enjeux comme l’Union bancaire en Europe, et la gouvernance de l’Euro notamment.