Jusqu’à tard dans la nuit hier, s’est tenue, à Bruxelles, une énième réunion de l’Eurogroupe consacrée à la Grèce ; les eurodéputés socialistes et radicaux se réjouissent qu’un accord global ait enfin été dégagé.
Dans les bonnes nouvelles, le scénario d’une Grèce au bord de la faillite dès cet été s’éloigne, les créanciers s’engageant à débloquer des nouveaux prêts. Les efforts massifs du gouvernement hellénique en matière de réformes et de sérieux budgétaire ont été salués comme ils le méritaient.
Autre bonne nouvelle, comme nous l’avions exigé à plusieurs reprises, la question de l’allégement de la dette grecque a enfin été abordée. Nous saluons le rôle de trait d’union joué par la France.
Néanmoins, nous mesurons les incertitudes qui demeurent sur la dette à moyen terme, en 2018, à la fin du programme actuel. Pour la Grèce, pour l’Union, il est pourtant temps d’analyser la soutenabilité de la dette et d’en tirer toutes les conséquences.
Enfin, les « mesures contingentes », prises via un mécanisme automatique de maîtrise des dépenses publiques, nous inquiètent : c’est la promesse d’un prolongement de l’austérité jusqu’en 2018, avec le risque d’une crise sans issue et d’une Grèce qui s’épuiserait à poursuivre des objectifs inaccessibles. De plus, nous constatons qu’aucune règle ne prévoit de telles mesures : il ne faudrait pas que la Grèce ait ainsi servi de laboratoire à l’écriture d’une nouvelle page des mesures imposées à un pays devant être soutenu dans ses efforts de redressement.