L’Union européenne doit tenir un cap politique et se donner les moyens de ses ambitions. Les opérations extérieures, que mène la France, concourent à l’intérêt général de tous les Européens. Trop longtemps, la France est restée seule, faisant face en première ligne. Il est indispensable que soient exclues les dépenses militaires et de sécurité du calcul de notre déficit : des critères comptables ne sauraient l’emporter sur la sécurité de nos citoyens, comme l’a justement rappelé François Hollande le 16 novembre dernier.
L’austérité a également partie liée avec les conditions du développement du terrorisme et les moyens de le combattre. Elle grève les capacités et l’efficacité des forces de l’ordre, freine le développement de projets indispensables à la sécurité, prive l’Ecole de moyens pour former les jeunes aux matières fondamentales – ou enseigner le contrat social qui lie les membres d’une société entre eux. Tout ce qui constitue et enrichit la citoyenneté, qui cimente nos sociétés sont autant d’outils pour lutter contre l’endoctrinement des jeunes. Or, l’absence de moyens suffisants limite l’action positive du tissu associatif, des corps intermédiaires, en particulier de l’éducation populaire, prive d’horizon toute une génération, en particulier dans les quartiers-ghettos où les éducateurs de rue manquent cruellement. Elle ne permet pas, enfin, de lutter contre la radicalisation dans les prisons, faute de ressources.