Christine Revault d’Allonnes Bonnefoy (S&D). – Madame la Présidente, Madame la Commissaire, chers collègues, le message sur nos tee-shirts est clair: faisons cesser au plus vite les mutilations génitales féminines. Ou devrions-nous plutôt dire «mutilations sexuelles»? En effet – j’insiste sur ce point –, ce sont les organes sexuels de ces femmes qui sont détruits et c’est le reflet d’une inégalité entre les sexes profondément enracinée.
Au mois d’octobre, au Parlement, j’ai entendu le récit d’une victime d’excision expliquant comment elle a surveillé ses deux jeunes filles jour et nuit, dans la rue, devant l’école, devant sa maison pour éviter qu’elles ne se fassent enlever et exciser. C’est un récit glaçant. Que devons-nous faire pour ces millions de victimes, aussi en Europe? Investir dans l’éducation, évidemment, changer les mentalités, aussi, promouvoir les droits sexuels et reproductifs et adapter notre arsenal législatif.
La convention d’Istanbul est un traité international juridiquement contraignant qui appelle à la pénalisation des mutilations sexuelles afin qu’elles soient dûment sanctionnées. La ratification, par les États membres qui ne l’auraient pas encore fait – et ils sont encore trop nombreux – et par l’Union européenne, sera donc une étape fondamentale. Il faut la ratifier et la mettre en œuvre au plus vite pour que les auteurs soient punis.