Dans quelques mois, les 2600 salariés de l’usine Opel à Anvers se retrouveront sans emploi. Une décision prise pour assurer la survie d’Opel, selon les dirigeants de General Motors, mais qui reste avant tout dictée par la course à la réduction des coûts, Saab en est un autre exemple. En cause dans ce cas précis, le choix de ne plus produire les petits véhicules tous-terrains (SUV) à Anvers mais en Corée du Sud.
« Faut-il croire que cette décision n’a rien à voir avec l’accord de libre échange qui vient d’être négocié par la Commission européenne avec la Corée ? J’en doute fort… », a déclaré Kader Arif, porte-parole des socialistes européens en matière de commerce international.
Depuis des mois, Kader Arif alerte sur cet accord, redouté par les plus grands syndicats automobiles européens comme pouvant avoir de graves conséquences en Europe. « La Commission négocie des accords en l’absence de toute politique industrielle européenne, sans prendre les précautions nécessaires pour protéger l’emploi en Europe. Cette logique de soutien au libre échange pour le libre échange ne peut qu’avoir des conséquences négatives. Nous en avons la preuve aujourd’hui. »
S’il existe des fonds européens pour venir en aide aux salariés victimes de délocalisations, Kader Arif accuse le manque d’anticipation de la Commission européenne : « En matière d’emploi, ont fait trop de palliatif, au lieu d’être préventifs. Je tiens à exprimer ma solidarité avec les salariés de l’usine Opel et leur dire que je continuerai à me battre au Parlement européen en faveur d’une véritable politique industrielle européenne, la seule solution possible dans un contexte de concurrence mondiale exacerbée. »